George Gordon Byron

George Gordon Byron, 6 e baron Byron, né le 22 janvier 1788 à Londres, mort le 19 avril 1824 à Missolonghi, en Grèce, fait partie des plus illustres poètes de l'histoire littéraire britannique.



Catégories :

Écrivain britannique du XIXe siècle - Poète anglais - Diariste - Philhellène - Membre du comité philhellène de Londres - Écrivain de langue anglaise - Baron de la pairie d'Angleterre - Naissance à Londres - Naissance en 1788 - Décès en 1824 - Voyageur - Personnalité de la guerre d'indépendance grecque - Personnalité morte en exil - Écrivain romantique - Romantisme - Poète romantique - Ancien élève à Harrow School - Ancien étudiant de Trinity College (Cambridge) - Époque georgienne

George Gordon Byron
Lord Byron.
Lord Byron.

Activité (s) poète
Naissance 22 janvier 1788
Décès 19 avril 1824
Mouvement (s) Romantisme

George Gordon Byron, 6e baron Byron, né le 22 janvier 1788 à Londres, mort le 19 avril 1824 à Missolonghi, en Grèce, fait partie des plus illustres poètes de l'histoire littéraire britannique. Quoique classique par le goût, il représente l'une des grandes figures du romantisme britannique avec Wordsworth, Coleridge, Shelley ou Keats. Ses œuvres les plus connues sont les brefs poèmes She walks in beauty, When we two parted et So, we'll go no more a roving mais aussi ses poèmes narratifs Childe Harold's Pilgrimage et Don Juan.

Petit-fils de John Byron, il est le père de Lady Ada Byron King de Lovelace (plus connue sous le nom d'Ada Lovelace), elle-même auteur de travaux sur la machine de Babbage, reconnue comme l'ancêtre des ordinateurs modernes.

Biographie

La jeunesse

Byron vers 1802, peint par Élisabeth Vigée-Lebrun

George Gordon est le fils de John Byron, qui est capitaine aux gardes, surnommé «Mad Jack», et de sa seconde femme Catherine Gordon de Gight (1765-1811), d'une famille de l'Aberdeenshire, descendant des Stuarts. Après avoir combattu en Amérique, le capitaine a séduit Amelia, marquise de Carmarthen, qui a divorcé pour l'épouser, et s'est enfui avec elle en France, où elle a donné naissance à une fille, Augusta (née en 1784), avant de mourir. Il dilapide la fortune de sa seconde épouse, est obligé une nouvelle fois de passer en France ; il meurt à Valenciennes en 1791. Enceinte, Catherine a abandonné son mari pour accoucher à Londres, où son fils George Gordon naît le 22 janvier 1788, au 16 Holles Street, Cavendish Square. Puis, n'ayant que peu de moyens, elle se retire à Aberdeen, en Écosse, où elle vit avec un mince revenu de cent trente livres (130£).

Orphelin de père dès l'âge de trois ans, Byron étudie en premier lieu auprès d'un précepteur, avant d'entrer à un collège d'Aberdeen, où il fut un élève médiocre. Mais il commence à lire beaucoup. C'est par conséquent dans les montagnes de l'Écosse que Byron passe sa première enfance, triste et maladive ; sa voix devait toujours garder des intonations écossaises. Le caractère aigri, orgueilleux, capricieux et emporté de sa mère, qui l'accable tour à tour de caresses et de mauvais traitements, fait naître en lui cette irritabilité et cette susceptibilité excessives qui sont les principaux défauts de son caractère. D'une beauté remarquable (encore que passablement joufflu durant ses jeunes années), il a un pied tordu suite à un accident survenu à sa naissance et cette difformité, bien que légère, est pour lui une source constante d'amertume.

Il n'a pas neuf ans quand il tombe amoureux d'une jeune Écossaise, Marie Duff. Lorsqu'il apprend son mariage quelques années plus tard, il est , ainsi qu'il le raconte, comme frappé de la foudre. Une de ses cousines, Margaret Parker, fillette de treize ans, est sa seconde passion. C'est , dit-il, une des créatures les plus belles et les plus éphémères qui aient vécu. Toute paix et beauté, elle semble sortir d'un arc-en-ciel. Elle meurt à quatorze ans, suite à un accident, tandis que Byron, d'un an plus jeune, est au collège de Harvard, et cette mort lui inspire ses premiers vers.

Portrait de Catherine Gordon de Gight, mère de Lord Byron, par Thomas Stewardson

En mai 1798, il hérite la fortune et la pairie de son grand-oncle Lord William, cinquième baron Byron of Rochdale, mais aussi le domaine de Newstead Abbey (au cœur de la forêt de Sherwood), donné à l'un de ses ancêtres par Henri VIII. Installée à Nottingham en août, sa mère l'envoie en avril 1801 à la Public School de Harrow (grâce à une pension de la Chancellerie), où il se fait remarquer par son indiscipline et sa haine de toute tâche imposée, mais également par ses exploits sportifs (malgré son pied bot) et tombe amoureux de son condisciple Lord Clare. Lors de vacances à Newstead Abbey, en 1803, il s'éprend d'une jeune fille du voisinage, Mary Chaworth. Il n'a que quinze ans et Mary, de deux ans plus âgée, dédaigne cet enfant boiteux qui doit néenmoins, comme Dante à Béatrice, lui donner une immortalité poétique. Son père, tué en duel par l'oncle William, rend d'ailleurs tout mariage impossible ; elle se fiance à un autre garçon, et l'adolescent, envoyé au Trinity College de Cambridge, se console par de nombreuses amours et scandalise bientôt l'Université par son indiscipline et des excentricités que sa fortune lui rend faciles. Il s'éprend d'un jeune choriste de dix-sept ans, John Edleston, en 1805 (dont la mort, cinq ans après, le touche profondément), se lie avec John Cam Hobhouse et devient avec lui membre du Whig Club de Cambridge.

C'est à Cambridge qu'il publie à 20 ans son premier recueil de poésies, imprimé à Newark en 1807, sous le titre de Hours of Idleness (les Heures de loisirs), où s'étalent ses passions précoces et où percent déjà son humeur fantasque, son scepticisme et sa misanthropie dédaigneuse. Lord Henry Brougham, dans La Revue d'Edimbourg, en fait une violente critique à laquelle le jeune poète réplique par une satire, English Bards and Scotch Reviewers (Bardes anglais et Critiques écossais) en 1809, où il s'attaque, avec une verve égale à celle de Pope, à l'ensemble des personnalités marquantes de l'époque. Il regrette plus tard cette boutade, et tente vainement de retirer ce pamphlet de la circulation.

Lord Byron en tenue albanaise, de Thomas Phillips (après 1835 - huile sur toile - 76, 5x63, 9cm), National Portrait Gallery, Londres

Au sortir de l'Université, où, malgré l'irrégularité de sa conduite, il fait de bonnes études, il se lance dans l'ensemble des extravagances de la jeunesse dorée, devient le héros de maintes aventures scandaleuses, puis, en 1809, prend sa place à la Chambre des lords, ayant hérité du titre de lord qu'avait porté un de ses oncles, sur les bancs de l'opposition. Mais, las des débats parlementaires, il quitte l'Angleterre en juin 1809, dans l'objectif (fantaisiste) d'écrire un traité sur les mœurs, dont un chapitre aurait été intitulé : «De la sodomie simplifiée comme pratique digne de louanges, selon les auteurs anciens et les pratiques modernes». En deux années, il visite successivement le Portugal, l'Espagne, les rivages classiques de la Méditerranée, réside quelque temps en Grèce et en Turquie. Il quitte Falmouth le 2 juillet 1809 pour Lisbonne, puis Séville, Cadix et Gibraltar. Arrivé à Malte le 19 août 1809, il y séjourne un mois avant de partir pour Prevesa, atteinte le 20 septembre 1809. Puis il aborde à Ioannina, en Albanie, où il est reçu par Ali Pacha, qui lui offre une escorte jusqu'à Patras, puis il visite Delphes, Thèbes et Smyrne, avant de rejoindre Constantinople, où il traverse l'Hellespont à la nage.

Il quitte Constantinople le 14 juillet 1810, fait escale à Zéa pour une correspondance vers Athènes le 17 juillet. Au Pirée, il traverse plusieurs fois la rade à la nage. Il est à Malte le 22 mai 1811. Pendant une partie du premier voyage, il est accompagné par Hobhouse qui reste son compagnon préféré. Il le sollicite fréquemment lors de ses futures tentatives de voyage. Son escorte comprend aussi son valet Fletcher et un Grec, deux Albanais et un prêtre orthodoxe. Un an plus tard, après le départ d'Hobhouse, il est accompagné par un Tatare, deux soldats albanais et un drogman. Dans ses bagages, il rapporte des marbres, des crânes trouvés dans des sarcophages, quatre tortues et une fiole de ciguë. De retour en Angleterre, où sa mère vient de mourir, en 1811, il publie les deux premiers chants d'un poème qui le place par conséquent parmi les plus grands poètes britanniques, le Pèlerinage du chevalier Harold ; il y décrit, sous un nom d'emprunt, ses propres aventures et ses impressions de voyage. Dans ses papiers, il trouve un cartel que le poète Thomas Moore, ému par Bardes anglais et critiques écossais lui avait envoyé deux ans plus tôt. Les deux hommes se réconcilient et nouent une profonde amitié.

La gloire

Sa vision des Grecs va changer : en premier lieu sans opinion, il puise de plus en plus son inspiration poétique dans la Grèce antique et ses mythes. Il devient alors philhellène, combattant pour leur liberté. Il apprend le grec moderne avec un jeune éphèbe dont il fait son compagnon de voyage. Les deux premiers chants de Childe Harold's Pilgrimage (Le Pèlerinage du chevalier Harold), parus en 1812, sont le récit de ses impressions de voyage et de ses propres aventures. Le succès est immense : «Je me réveillai un matin, dit-il, et j'appris que j'étais célèbre.»

Sa popularité s'accroît avec un discours retentissant qu'il prononce à la Chambre des Lords contre les mesures de rigueur nouvellement prises pour étouffer les émeutes d'ouvriers. De 1812 à 1814, la publication du Giaour, de Bride of Abydos (La Fiancée d'Abydos), du Corsaire et de Lara, augmentent l'enthousiasme qui lui est porté. Byron devient l'idole des cercles de la jeunesse aristocratique et viveuse de Londres. Enfin, fatigué de cette vie de dissipation, rassasié de plaisirs, pensant résoudre ainsi l'imbroglio de ses relations amoureuses par un mariage de raison, il veut se ranger et épouse Annabella, fille de sir Ralph Milbanke, baronnet du comté de Durham, connue sous le surnom de «la mathématicienne», qui l'avait repoussé une première fois. Le mariage est célébré le 2 janvier 1815 à Seaham, résidence de son beau-père. C'est une grande surprise pour ceux qui connaissaient le caractère de Lord Byron, qui déclare d'ailleurs dans The Dream que, le jour de ses noces, toutes ses pensées étaient pour la demoiselle d'honneur de sa femme, qu'il trouve positionnée entre elle et lui dans la voiture. Cependant, de son propre aveu aussi, il est quelque temps heureux, bien que «fort ennuyé par son pieux beau-père» qui a offert au jeune couple l'une de ses résidences, dans le comté de Durham, pour y passer leur voyage de noces.

Lord Byron

Dès le mois de mars, les époux s'installent à Londres, près de Hyde Park, et c'est là qu'éclate leur incompatibilité d'humeur. Lady Byron, jolie, intelligente, distinguée, mais imbue de l'ensemble des préjugés du «cant» britannique, dévote et d'une vertu hautaine, ne peut assurer l'agrément du foyer d'un homme professant le mépris de l'ensemble des conventions sociales, la haine du dogme religieux autant que du credo politique de la «respectabilité». Aussi, dès sa grossesse se voit-elle délaissée par son mari, qui cherche des distractions illicites au dehors, quoiqu'il ait rédigé d'elle avant son mariage : «Elle est si bonne que je voudrais devenir meilleur». Correcte, sèche, sans tempérament, incapable de faillir et de pardonner, c'est une de ces femmes qui rendent la vertu insupportable. À cela s'ajoutent les embarras financiers sans cesse croissants et qui probablement aigrissent son caractère. En novembre 1815, Byron a été obligé de vendre sa bibliothèque et , en moins d'un an, les huissiers ont fait neuf fois irruption chez lui.

Le 10 décembre 1815 la jeune femme accouche d'une fille, Augusta Ada (Ada de Lovelace), et , le 6 janvier, son mari, qui ne communique plus avec elle que par lettres, lui rédigé qu'elle doit à quitter Londres aussitôt que envisageable pour vivre avec son père en attendant qu'il se soit arrangé avec ses créanciers. Elle part huit jours après rejoindre ses parents à Kirkby Mallory et , quoiqu'elle lui écrive à son départ une lettre affectueuse, elle s'occupe de faire déclarer son mari «insane», affirmant qu'elle ne le reverra jamais. Cette séparation fait scandale. Quelques propos répétés suscitent une explosion d'indignation publique. Byron est accusé de toutes sortes de vices monstrueux et comparé, dans la presse britannique, à Néron, Héliogabale, Caligula, Henri VIII. Il n'ose plus se montrer en public, de crainte des outrages de la foule et des brutalités de la populace. La cause de cette fureur, tenue secrète par la génération suivante, n'est révélée que cinquante-cinq ans plus tard par Harriet Beecher Stowe : Byron aurait eu des relations incestueuses avec sa demi-sœur Augusta, devenue Mrs Leigh, et ils auraient eu ensemble une fille qui porte le nom de l'héroïne du poème Le Corsaire, Medora (née le 14 avril 1814). Cependant Augusta continue jusqu'en 1830 d'être en bons termes avec Lady Byron, servant d'intermédiaire entre elle et son mari tant qu'il vit.

Elle meurt en 1851, et ce n'est qu'en 1856 que lady Byron confie ce secret à la romancière américaine, et cela par charité évangélique. Elle pense qu'en ternissant la mémoire du poète, elle diminuera l'influence néfaste de ses rédigés et facilitera son expiation dans l'autre monde. Mrs Stowe ne publie ces confidences qu'en 1869 dans le Macmillan's Magazine et dans The Atlantic Monthly. Dans son ouvrage The Real Lord Byron, J. C. Jeaffreson revient sur cette question de l'inceste, qui ne laisse aucun doute, à en juger par les stances à sa sœur Augusta au cours du séjour à la villa Diodati (1816), et les vers à My Sweet Sister (Ma douce sœur), détruits à sa mort sur son expresse volonté. Byron implore le pardon de son épouse, lui adressant un poème pathétique, Porte-toi bien, mais elle le lui refuse, et la séparation à l'amiable a lieu le 2 février 1816. Pour finir, il publie Un Essai, diatribe contre la gouvernante d'Annabella, qu'il accuse de l'avoir alimenté auprès de sa maîtresse. Haï par les hommes politiques pour ses idées libérales et sa sympathie pour Napoléon, il embarque à Douvres avec Hobbouse, Rushton et son domestique Fletcher le 24 avril 1816 et quitte le Royaume-Uni pour n'y plus revenir, après avoir fait paraître The Siege of Corinth (Le Siège de Corinthe) et Parisina. Le premier ouvrage est composé pendant son année de cohabitation conjugale, car le manuscrit tout entier est copié de la main de Lady Byron. L'éditeur Murray envoie, pour les deux, un chèque de mille guinées que Byron lui retourne.

L'exil sur le continent

Château de Chillon, à Montreux (Suisse), où fut emprisonné François Bonivard, le personnage central du poème Le Prisonnier de Chillon

Il visite la France et la Belgique, où la vue du champ de bataille de Waterloo lui inspire un de ses plus beaux chants, se rend en Suisse et se lie avec le poète Shelley, dont la vie agitée et courte a tant de similitudes avec la sienne. Il partage pendant trois mois, au cours de l'année sans été (qu'il décrit dans le poème Darkness), la villa Diodati avec Shelley, sa compagne Mary Wollstonecraft Godwin, future Mary Shelley et la demi-sœur de celle-ci, Claire Clermont, qu'il met enceinte (une fille, Allegra, voit le jour en 1817), fait avec Shelley des excursions sur le Léman, surtout au château de Chillon. À Genève, il compose le troisième chant de Childe Harold et The Prisoner of Chillon (Le Prisonnier de Chillon), et s'inspire de la vue des glaciers de l'Oberland pour son sombre drame de Manfred, rédigé en 1817, mais aussi Lament of Tasso (La Complainte du Tasse). Il séjourne à Coppet, chez Madame de Staël et rencontre Matthew Gregory Lewis, l'auteur du roman gothique Le Moine.

Puis il traverse les Alpes bernoises et gagne Milan, où il croise Stendhal, et continue sa route par Venise. Il s'installe dans la Sérénissime (pour un séjour coupé par une visite à Rome) au palais Mocenigo, sur le Grand Canal, avec quatorze serviteurs, des chevaux et une vraie ménagerie, participe à plusieurs carnavals successifs, apprend l'arménien au séminaire de San Lazzaro, a une aventure avec Marianna Segati, puis Margarita Cogni, dite «la Fornarina», cependant qu'il complète Childe Harold (chants IV et V), rédigé Beppo, histoire vénitienne et commençe Don Juan, satire épique. En 1819, il s'éprend de la comtesse Teresa Guiccioli, âgée de vingt ans, qu'il suit à Ravenne, où il s'installe en haut du palais Guiccioli. Mais, lorsque le mari le met dehors, Teresa part se réfugier chez son père, le comte Gamba, qui obtient du pape Pie VII, le 6 juillet 1820, la séparation du couple. Ami du comte et de son fils Pietro, membre des Carbonari qui aspire à secouer le joug des Habsbourg, Byron s'associe à leurs projets d'émancipation de l'Italie, finançant le mouvement (grâce à la vente de Newstead Abbey, à ses droits d'auteur ainsi qu'à un héritage) et entreposant des armes. Mais l'arrivée des troupes autrichiennes et la défection des Napolitains, en 1821, fait avorter la révolte. Les Gamba, exilés des États du pape, se réfugient à Pise, où Byron les rejoint trois mois après. À cette époque paraissent Marino Faliero, Sardanapale, Les Deux Foscari, Caïn, mais en particulier les chants II et IV de Don Juan, la plus extraordinaire de ses œuvres, et l'une des plus personnelles, qu'il achève à Pise en 1822 ; don Juan est un héros railleur, cynique, passionné, enthousiaste, aventureux et mobile comme lui. Avec Shelley, l'aventurier John Trelawny et l'essayiste Leigh Hunt, il fonde un périodique, Le Libéral, qui n'a que quelques numéros. En avril, Allegra, la fille de Byron et de Claire Clermont meurt, à l'âge de cinq ans, dans le couvent italien où elle est en pension. En juillet, Shelley se noie en mer, à Livourne ; Byron et Trelawny brûlent à la manière antique son cadavre sur un bûcher, sur la plage de Viareggio.

Fin 1822, les Gamba étant exilés de Toscane, s'installent à Gênes, où Byron les rejoint. Là, il se lie d'amitié avec Lady Blessington, qui recueille ses propos, qu'elle devait publier plus tard.

Dépité et mécontent, voyant ses forces s'user, son génie s'appauvrir et sa fortune fondre, il décide de mettre au service de l'insurrection des Grecs pour leur indépendance tout ce qui lui reste. Sur l'invitation du comité philhellène de Londres, il part avec Pietro Gamba, Trelawny, un jeune médecin italien, et cinq serviteurs pour l'île de Céphalonie sur un brick frété à ses frais. Voyant les Grecs divisés en factions irréconciliables et quelquefois suspects d'ambitions personnelles, il demeure quatre mois dans l'île, agissant au mieux pour le comité, secourant les réfugiés, donnant 4 000 livres au gouvernement grec légal pour l'entretien de la flotte.

Lord Byron, par Odevære

Finalement, reconnaissant dans le prince Mavrokordátos le «Washington» de la Grèce, il décide de le rejoindre sur le continent et débarque à Missolonghi le 4 janvier 1824 (après avoir échappé de justesse à une frégate turque ainsi qu'à un naufrage), ne trouvant partout que confusion, discorde, anarchie, rapacité et fraude. Pendant trois mois, avec son âme de poète et son argent de grand seigneur, il essaye de remédier à la situation. Il recrute un corps de troupes souliote qu'il prend à sa charge, équipe et entraîne. À la demande de Mavrokordátos, il se prépare à attaquer Lépante[1] avec les forces gouvernementales lorsque, le 9 avril, il contracte, lors de l'une de ses courses quotidiennes à cheval, la fièvre des marais. Affaibli par de vaines saignées, il meurt le 19 avril, dans la soirée. Les Grecs prennent le deuil. Une messe est dite le 23 à Missolonghi, et on salue de trente-six coups de canons (l'âge du mort) le départ du bateau qui emporte son corps vers l'Angleterre, le 2 mai. Arrivé le 5 juillet à Londres, il est déposé, le 16, dans le caveau de sa famille, en la petite église de Hucknall, près de Newstead Abbey.

L'annonce de sa mort retentit bientôt dans toute l'Europe. En Angleterre, Tennyson, âgé de quinze ans, s'enfuit dans les bois et grave : «Byron est mort[2].» À Paris, Lamartine (qui rédigé Le Dernier chant du Pèlerinage de Childe Harold) et Hugo en font un deuil personnel.

Littérature

George Gordon Byron

Lord Byron fait partie des plus grands poètes britanniques, à l'égal de Keats ou de Shelley, et , à un moment donné, il les éclipse tous par sa gloire, même Walter Scott, William Wordsworth, Robert Southey, Thomas Moore et Thomas Campbell. On l'a parfois comparé à Robert Burns ; tous deux, le pair et le paysan, écrivent selon leurs impressions et leurs sentiments personnels, se montrant tout entiers dans leurs œuvres ; esclaves de passions impérieuses, livrés aussi au doute ainsi qu'à la mélancolie, ils meurent prématurément, après une vie d'extraordinaire activité physique et intellectuelle. Les rédigés de Byron, c'est lui-même, et de lui on peut dire : le poète et l'homme ne font qu'un.

Il a énormément haï les Britanniques, il a admiré Napoléon Bonaparte, c'est peut-être pourquoi il est si populaire en France, mais voici l'épigraphe qu'il transcrit en français en tête de Childe Harold : «L'univers est une espèce de livre dont on n'a lu que la première page lorsque on n'a vu que son pays. J'en ai feuilleté un assez grand nombre, que j'ai trouvées aussi mauvaises. Cet examen ne m'a point été infructueux. Je haïssais ma patrie. L'ensemble des impertinences des peuples divers parmi lesquels j'ai vécu m'ont réconcilié avec elle . Lorsque je n'aurais tiré d'autre bénéfice de mes voyages que celui-là, je n'en regretterais ni les frais ni les fatigues.» À partir de Childe Harold, il rédigé plusieurs œuvres qui correspondent plus au goût de son temps qu'à sa propre sensibilité, et fortement marquées d'orientalisme, comme Le Giaour, La Fiancée d'Abydos, Le Corsaire ou Lara.

Parmi ses œuvres les plus personnelles, on note Beppo et Don Juan, épopée satirique laissée inachevée au seizième chant, où il fait montre d'un réel talent burlesque et se livre à des réflexions humoristiques ou assassines (à l'égard, surtout, de Castlereagh, de Wellington ou du poète lauréat Southey), à travers des digressions où fusent les traits d'esprit. D'une imagination hardie et féconde, son style est énergique et plein d'images brillantes, c'est un virtuose du vers et de la rime, fréquemment audacieuse et expressive. Classique de tempérament, à la manière d'Alexander Pope ou de Jonathan Swift, c'est la révolte qui en fait un romantique.

Œuvres

Poésie

Théâtre

Prose

Éditions posthumes

On a publié la plupart d'éditions des Œuvres de Byron :

Les œuvres de Byron ont été traduites par Amédée Pichot (1822-1825), par Paulin Paris (1830-1832), et par Benjamin Laroche (1837). Hunter en a traduit une partie en vers français (1841). Byron avait laissé soixante-dix feuillets d'une Vie qui ont été détruits sur la demande de sa famille. Villemain lui a consacré une notice dans la Biographie universelle.

Le théâtre complet de Byron a été réédité en 2006.

Autour de son œuvre

La vie de Byron, et dans une moindre mesure son œuvre, ont inspiré de nombreux écrivains et réalisateurs.

La Grèce a décidé en octobre 2008 que le 19 avril, jour de la mort de Byron, deviendrait une journée nationale de commémoration en son honneur[3].

Littérature

Cinéma

Notes et références

  1. Louise Swanton Belloc, Lord Byron, A. Renouard, 1824, vol. 1, p. 372.
  2. Cette anecdote est évoquée dans la chanson Le Jeu de la folie d'Hubert-Félix Thiéfaine en ces mots : «(... ) un stupide Anglais prétentieux a gravé / comme un vulgaire touriste le nom de Lord Byron.».
  3. «La Grèce offre à Lord Byron une journée nationale», Actuallité, 18 octobre 2008.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Recherche sur Google Images :



"File:George Gordon Byron.jpg"

L'image ci-contre est extraite du site commons.wikimedia.org

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (450 x 513 - 125 ko - jpg)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Gordon_Byron.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 22/11/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu